mercredi 22 juin 2011

Apprendre A Philosopher

Doit-on apprendre à philosopher ?


Mon objectif en ouvrant ce blog, n’est point 
de débattre sur cette question particulière.

L’expression « apprendre à philosopher » qui 
sert de titre à ce blog, est une pensée restée célèbre, d’Emmanuel Kant.

Apprendre à philosopher ou apprendre la philosophie ? Pourquoi ? Comment ?

Des questions, surtout des questions, pour rester conforme à la logique interrogative, logique de questionnement, héritée de Socrate et propre à la philosophie.


C’est dans ce sens que veut s’orienter le présent blog,  espace d’échanges d’abord pour les élèves, candidats au baccalauréat. 

Ensuite pour tous ceux que la philosophie intéresse par profession, ou qui s’y intéressent par curiosité, pour leur culture personnelle.


Nombreux sujets touchant la philosophie y seront abordés et,  un accent visible sera mis sur la philosophie au baccalauréat, selon les programmes officiels d’enseignement de la philosophie, dans les classes de terminale.


Jeunes amis candidats au bac-philo, ce blog est le vôtre. 

Fréquentez-le. 
Animez-le, pour épouser la dynamique de la pensée kantienne c’est-à-dire, vous exercer à philosopher.


Dans son ouvrage, la Critique de la raison pure (la "théorie transcendantale de la méthode" - chapitre III) Kant conclut en ces termes : « on ne peut donc parmi toutes les sciences rationnelles (a priori), apprendre seulement que la mathématique, mais jamais la philosophie (si ce n'est historiquement) : en fait pour ce qui concerne la raison, on ne peut apprendre tout au plus qu'à philosopher ».


Pour cerner la logique de cette position kantienne et, sans se lancer à corps perdu dans un débat philosophico-"philosophiste", il importe de considérer le contexte de cette pensée.


Simplifions les choses. Pour Kant, « apprendre à philosopher » reste essentiellement, une démarche (sans fin et même, infinie).

Cette position de Kant nous semble venir en droite ligne, de la conception historique de la philosophie, telle que rattachée à Pythagore.


Selon Pythagore en effet, la philosophie est principalement, désir, recherche de vérité, d’amour, de sagesse, plutôt que possession de cette vérité, de cette sagesse.

Or, qui dit recherche, dit mouvement, action, effort pour trouver.

C’est bien pour cela que, le philosophe est présenté comme étant seulement et surtout, le pèlerin de la vérité. Il « est en route » vers la vérité, pour faire allusion à la formule de Karl Jaspers.


La sentence de Kant est donc bien, une invitation / une incitation à apprendre à raisonner, c’est-à-dire, à se servir de sa raison. 

Et, comme il l'écrit si justement dans l’ouvrage précédemment cité, s'orienter dans la pensée (c’est-à-dire, philosopher), c’est « se servir de sa propre raison (…) se demander soi-même en toute chose ce que l'on doit admettre. »


Apprendre à philosopher, dans ce sens, c’est donc s’exercer à rendre sa raison active, en apprenant à philosopher, dans la mesure où, il n’y a pas de philosophie toute faite que l’on puisse apprendre.


Que signifie rendre sa raison active ?

Sur le chemin de la vérité, dans la quête du sens et de la sagesse, le philosophe se situe au cœur du questionnement, pour rendre intelligible, le tragique de l’humaine condition.

Et, cela fait de lui, un point d’interrogation vivant, en même temps que, cela le confronte à des  exigences intellectuelles proprement philosophiques :

-       remise en cause (aller au-delà des certitudes individuelles et/ou fanatiques ; expliciter, objectiver les présupposés);

-       problématisation (chercher derrière la question, un problème : enjeu, paradoxe, incertitude, embarras ; difficulté à y répondre) ;

-       conceptualisation (procéder par définition (savoir ce dont on parle quand on le pense ou le dit) ;

-       argumentation (articuler des arguments, dans un réseau conceptuel logique, pour leur donner du sens, de la pertinence, de la rigueur).


Ce faisant, "l’apprenti-philosophe" met en route, ses capacités réflexives dans la pratique personnelle du raisonnement hypothético-déductif (le raisonnement de la rigueur par excellence !).


L’apprentissage du philosopher selon Kant, se veut donc, pratique par soi-même de la recherche philosophique, exercice individuel du raisonnement critique, 

en vue de favoriser, renforcer et soutenir, l’éveil et le développement d’une pensée critique permanente, 

à même de permettre à celui qui est sur ce chemin, d’interroger en toute conscience (présence, lucidité, discernement), les problèmes existentiels de la condition humaine.


Philosopher au sens kantien, se résume donc dans ces trois préceptes :

1.  ne point avoir recours à une pensée autre que la sienne propre ;

2.  n’admettre que ce sur quoi l’on a exercé sa propre réflexion ;

3.  n’accepter que ce dont l’on est sûr du fondement, après analyse personnelle.


En d’autres termes, apprendre à philosopher, ce n'est donc pas apprendre la philosophie.


Mais, peut-on véritablement apprendre à philosopher sans apprendre la philosophie ? N’y a-t-il vraiment pas de philosophie que l’on puisse apprendre ?


Ce débat est philosophique avant d’être scolaire. Mais, il est aussi scolaire pour être philosophique, pour des candidats au bac-philo !


Vous pouvez y participer, selon ce que vous en ressentez.

Visitez assidûment ce blog et, faites-le visiter.

Faites-le vivre par vos contributions.

Vous pouvez aussi me contacter à titre privé, au courriel suivant :

M. Bernard SEKA

En attendant de nous retrouver sur le site propre de la philosophie en terminale que je lance très bientôt.

D’ici là, du courage, du travail, de la persévérance, de la conviction, pour « Apprendre à philosopher ».


Gardons la ligne de la rigueur philosophique.