Dans mon dernier post, je l’ai spécifié en ces termes :
« Ce débat est philosophique avant d’être scolaire. Mais,
il est aussi scolaire pour être philosophique, pour
des candidats au bac-philo ! »
Cela veut dire simplement que, même si l’on peut
prétendre qu’il s’agit d’un débat vain, sans doute parce
que philosophiquement interminable, il est utile pour
des candidats au bac-philo, d’avoir une idée de
cette question.
Chers amis candidats au BAC, ce débat est utile à
la fois, pour votre culture personnelle après le BAC,
mais aussi et surtout, pour avoir une opinion
(même personnelle) :
- du type de discipline qu’est la philosophie,
- de ce que votre professeur de philosophie attend de vous, tout au long de l’année scolaire.
Cette opinion serait alors, un bon ferment
conscientiel vous permettant de mieux cerner
la logique des enseignements de philosophie et
donc, d’être plus à l’aise dans les exercices divers
(devoirs, exposés, recherches) en classe et par
conséquent, de composer avec plus d’assurance
au bac.
Philosopher ou apprendre à philosopher en tant que
support de réflexion, devient ainsi une bonne
motivation pour vous, élèves, en vue d’exercer
et développer votre maturité pour penser.
Si donc nous nous en tenons au contexte de
l’année scolaire, la philosophie prend
automatiquement le statut d’une matière
scolaire, une discipline avec,bien entendu,
un programme et une progression
annuels d’enseignement.
Conséquence : comme toute matière, la philosophie
est, pour vous élèves/candidats, objet apprentissage.
Mais, doit-on dire que, la philosophie est
« comme toute matière » ?
Ce dont l’on peut être certain c’est que, la
philosophie n’aurait jamais été inscrite dans
un programme d’enseignement, si l’on n’avait
vu en elle, une matière d’enseignement comme
les autres et donc une matière d’apprentissage !
Dans ce sens, l’apprentissage du philosopher va
impliquer nécessairement, l’apprentissage de la
philosophie.
Mais, de quelle philosophie et de quelle façon ?
Peut-on dire à la fois que, la philosophie se
constitue comme débat inachevé et parler de LA
philosophie (singulière, connue) ?
En fait, en référence à l’Antiquité, et donc, à un
aspect, sinon à la partie sans doute la plus
significative de ce que l’on est convenu d’appeler
l’histoire de la philosophie, on est forcé d’admettre
que, la discipline appelée "philosophie" a bien
un contenu !
De nombreuses personnes ont produit des thèses,
des arguments, des démonstrations, bref,
des raisonnements sur les sujets les plus divers,
touchant la condition humaine.
Ayant procédé selon des critères et principes
depuis longtemps reconnus (voir post précédent),
ces personnes sont qualifiées de philosophes.
La philosophie existe donc bel et bien. Elle est
reconnaissable et reconnue, avec ses auteurs,
ses "dignitaires", ses animateurs les plus divers,
participant chacun à son niveau et à son époque,
à un débat certes inachevé et inachevable, mais,
effectif, avec ses pratiques, ses principes et ses
acteurs.
Hegel a donc raison de préférer l’ « apprentissage
de la philosophie » vis-à-vis du seul apprentissage
du philosopher car, les contenus en philosophie
existent !
En outre, et comme le précise bien Hegel dans son
ouvrage, La raison dans l’histoire : «La pensée ne
peut s’exercer que sur une matière qui n’est pas un
produit de l’imagination mais une pensée.
On apprend à penser en recevant des pensées
dans sa tête. »
Les contenus de philosophie sont donc indispensables,
voire incontournables pour quiconque veut s’adonner
à la philosophie.
En clair, la philosophie peut être apprise et, elle
est effectivement apprise en tant qu’art de raisonner
et volonté de sagesse.
On ne peut donc apprendre à philosopher sans
apprendre la philosophie.
Kant lui-même, qui prône le seul apprentissage
du philosopher, ne signifie en réalité nullement
que, l’on puisse faire de la philosophie en se
passant absolument des philosophes qui
précèdent, c’est-à-dire, sans les avoir
jamais lus.
Il réagit surtout contre les excès d’un enseignement
souvent trop dogmatique et purement formel.
Et, il est bon de ne pas sortir la pensée kantienne de
son contexte, au risque de s’installer dans un préjugé
pédagogique qui aboutit à une situation démagogique !
Sinon, il est clair que, Kant a bel et bien étudié les
auteurs qui l’ont précédés, leurs systèmes et, ses
différents arguments ne sont en réalité que, sa
façon de restituer ces systèmes philosophiques,
- soit par des analyses complémentaires,
- soit par des critiques de rejet,
- soit par des thèses innovantes.
Ainsi, apprendre à philosopher et apprendre la
philosophie sont absolument et nécessairement
complémentaires.
Apprendre la philosophie ne rend point la raison
passive et ne saurait être secondaire.
Le recours aux contenus de la tradition philosophique
est pertinent.
Il est le support nécessaire, pour permettre aux
apprenants de mieux saisir la logique de la
réflexion philosophique.
L’apprenti-philosophe que vous êtes, a donc
besoin d’apprendre la philosophie, c’est-à-dire,
d’étudier et de cerner les pensées des philosophes,
à travers les cours magistraux de votre professeur,
pour vous en inspirer et connaître une véritable
vie philosophique
et donc, apprendre à philosopher, c’est-à-dire,
exercer votre raison, penser par vous-même,
par le moyen d’exercices scolaires
(dissertation, commentaires, exposés, autres
recherches individuelles ou en groupe) et de
pratiques diverses (débats, recherches
personnelles)
auxquels vous devez absolument vous habituer
au cours de l’année scolaire.
Cela constituera sûrement pour vous,
un atout supplémentaire pour réussir votre
bac-philo.
Avez-vous décidé d’apprendre vos cours de
philosophie pour apprendre à philosopher ?
Réagissez.
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Bonne chance.
Gardons la ligne de la rigueur philosophique !